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Cassis en fête pour la liberation -1944.
(Photos mise sur Internet par Thierry Gonichon) 6-0085

Sous-marins à En-Vau - 1926.
(Photos de Pierre Siepen) 6-0084

Août 1944 - Libération de Cassis.
(Photos de Maryse Filosa.) 6-0080 - 81 - 82 - 83




Occupation de Cassis en 1944
(Photos envoyées par Cathou Sighièri) 16-0078 - 79


Construction du mur par les allemands en 1943/44 sur la plage d'en-vau.
(Photo envoyée par Ph. S.) 6-0073 16-0074 - 16-0075 - 16-0076 - 16-0077





Port de CASSIS à gauche Henri COLOMBANI au milieu Jean COLOMBANI
à Droite un Soldat Américain BOB ami de mon père. Année de la libération.
(Photo
de BERNARD COLOMBANI) 16-0072

Une autres photos du "Sampiero Corso" et du "Commandant Dal-Piaz" (vue d'avion)
(Photo trouvée sur Internet par Ph. S.) 16-0071

Hydravion biplace de reconnaissance à l'entrée du port (année ?)
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0070

Prisonniers allemands qui cassent les murs à Sainte-Croix le 22 aout 1944.
Martin Caille (avec le fusil) garde les prisonniers
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0068-69


Travaux de construction à Sainte-Croix en 1944.
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0066-67


Camille Falcou devant le "Sampiero Corso" et du "Commandant Dal-Piaz".
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0065

D'autres photos du "Sampiero Corso" et du "Commandant Dal-Piaz"
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0061-62-63-64




22 juin 1944 (deux mois avant le débarquement allié) les Allemands bloquent l'entrée du port avec deux gros navires échoués, puis tormillés par un sous-marin anglais : le "Sampiero Corso" (voir photo) et le "Commandant Dal-Piaz"
(Photo de D. Falcou envoyée par Ph. Siepen) 16-0060
.
Explosion sur la jetée, certainement la destruction du bâtiment qui etait devant le moulin 1944.
(Photo de Paul Gobet envoyée par André JAYNE) 16-0058/59


Libération de Cassis - le mardi 22 Août 1944
(Photo de Paul Gobet envoyée par André JAYNE) 16-0057

Vue semi-aérienne du port de Cassis avec une partie du mur devant la plage... en 1945
(Photo des archives départementales envoyée par Cathou Sighièri) 16-0055

Vue aérienne de la rade de Cassis avec les bateaux coulés... en arrière plan la ville en 1945
(Photo des archives départementales envoyée par Cathou Sighièri) 16-0054

Retour de captivité de Marius et Ernest Dallest 1945 :
Accueil des Cassidens dans la grand rue... Marius et Ernest Dallest entourés de :
Philomène Estoupan - Nelly Maritano - Marie Jeanne Dallest - Jules Dallest -Riri Chabert -
Marie Louise Barthelemy - Rosette Pastorino ép. Marius Dallest.
Photo du bas, au centre on voit Luc Cinque dit "Pacho"
(Photos de Jean Marc DALLEST envoyées par André JAYNE) 16-0052 - 16-0053


Après le retour de captivité de Marius et Ernest Dallest 1945 :
Le pot en famille. De gauche à droite : Rosette Pastorino ép. Marius Dallest - Marius Dallest -
François Dallest - Marie Jeanne Dallest - Jules Dallest - Ernest Dallest -
Joseph Camoin (le curé) - Aldo Redrini - Pierre Charadia.
(Photos de Pastorino envoyées par André JAYNE) 16-0050 - 16-0051


Plan de la zone Cassis - occupation des divisions allemandes en 1944.
(Photo trouvée sur sudwall. envoyée par Truchon) 16-0049

Mur construit par les allemands en 1943/44 sur la plage d'en-vau.
(Photo envoyée par Truchon) 16-0048

Soldat allemand de la "Heer" à Cassis durant l'occupation allemande (1943)
(photo prise du chateau...)
(Photo trouvée sur sudwall. envoyée par Truchon) 16-0047

Des allemends à Cassis durant l'occupation (1944)
(Photo trouvée sur sudwall. envoyée par Truchon) 16-0043-46




Le petit train de la carriére de port-miou durant l'occupation allemande (1944)
(Photo trouvée sur sudwall. envoyée par Truchon) 16-0042

Bateau coulé à l'entrée du port le 22 juin 1944 :
le "SAMPIERO CORSO".
(Photo envoyée par André JAYNE) 16-0041

Le
port en juillet 1944.
(Photo de Jules GUERIN envoyée par Cathou
Sighièri) 16-0040

Pendant
la guerre de 1939-45 - Claude ISNARD et Alexis FROSINI.
(Photo de Andrée ISNARD envoyée
par Cathou Sighièri) 16-0039

Claude
ISNARD - Alexis FROSINI et Frédéric BANCHETTI en
1940.
(Photo de Andrée ISNARD envoyée
par Cathou Sighièri) 16-0038

Michel BLANC (1921
- 1944) éponyme de la rue de Cassis,
(lieutenant FTPF rattaché FFI fusillé à 23
ans le 10 août 1944).
(Photo envoyée par Monique Blanc) 16-0002

* "Fils de Augustin Joseph
Blanc et de Eugénie Joséphine Bouquier, son épouse,
il est né dans la petite ville de Cassis le 31 mars 1921.
Après l'école primaire et le Certificat d'études
primaires, il entre en apprentissage et devient artisan plombier.
Requis pour le S.T.O. en 1943, il refuse de partir travailler
en Allemagne pour la machine de guerre nazie. Il prend le maquis
en Haute-Savoie. Il arrive dans la Vallée Verte où
la résistance est déjà active avec Romain
Baz notamment. Il réussit à mettre sur pied une
compagnie F.T.P., la 93-23. Chargé de reconstituer la troisième
compagnie F.T.P. dite compagnie d'Annemasse, il a en quinze jours
regroupé plus de 11 détachements, quand il est arrêté.
En effet, le 3 août 1944, à 11 heures 30 du matin,
un camion revenant du Plateau des Glières et chargé
de munitions parachutées, est surpris par une patrouille
cycliste commandée par le capitaine Guth, forte d'une quinzaine
d'allemands du 2/19 polizei, à Esserts, près du
cimetière de Monnetier-Mornex. Les allemands ouvrent le
feu, André Allombert se souvient : « On était
17, 10 réussissent à fuir, mais on est 7 à
être pris:
Olivier Flore, Humbert Blondet, Jean Mollière, blessés,
Gérald Forestier, Mimile Doué, Michel Blanc et moi.
Pris on doit s'allonger dans le champ voisin... L'officier demande
un chargeur pour sa mitraillette, afin de nous exécuter.
Un soldat lui en tend un... Il engage le chargeur et arme sa mitraillette.
C'est la fin. Non, à ce moment précis, l'adjudant
Vichman qui servait d'interprète mit la main sur l'avantbras
du capitaine et l'empêcha de tirer, prétextant qu'il
fallait nous emmener au Pax... L'officier montra Michel, l'homme
armé. Finalement Vichman l'emporta... » Tous sont
enfermés au Pax. Si six détenus sont échangés
à la veille de la Libération, il n'en est pas de
même pour Michel.
Sur le registre d'écrou du Pax, il a le numéro 678.
Il est violemment interrogé, torturé. « Il
avoue, il est résistant, mais ceux qui sont avec lui sont
venus sous la menace de son revolver. Il les a forcés à
le suivre.
Ses bourreaux s'en donnent à coeur joie : ils le torturent
avec des raffinements inouïs... Mais Michel ne parlera pas
», écrivent les F.T.P.F. de Monnetier-Mornex en 1945.
Le lendemain 4 août, il est transféré à
l'école-prison de Saint-François à Annecy.
Il est à nouveau torturé, mais il ne parle toujours
pas.
Le 10 août, il est fusillé au Pré Dalle à
Vieugy. « Volontaire, têtu et courageux, Michel était
beau et gai et il avait un idéal. Ce mot prend ici une
signification réelle. Ce mot galvaudé redevient
un mot superbe. C'est un idéal qui a soutenu Michel dans
la lutte qu'il a menée dès son arrivée en
Haute-Savoie... Michel demeure un des héros les plus purs
de la Résistance... » écrivent encore les
F.T.P.F. de Monnetier-Mornex.
Il repose maintenant au cimetière de Cassis, au bord de
la Grande bleue. Il avait 23 ans. Il est déclaré
«Mort pour la France» le jour du premier anniversaire
de la victoire, le 8 mai 1946."
*Document texte extrait d'une plaquette établie
pour le soixantième anniversaire de la libération
de la Haute Savoie le 18 août 1944 par les élèves
de 3° du collège de Seynod avec l'aide de leur professeur
d'histoire, Michel GERMAIN, également historien, citant
chacun des fusillés de Vieugy, dont le texte sur Michel,
rédigé par Justine BLANC qui avait choisi ce résistant
car il portait le même nom qu'elle.
" Pour les cassidens de passage à
Annemasse en Haute-Savoie, un square à voir ou se
recueillir : Le Square Michel Blanc (à l’angle
de la rue du Vieux Château et de la rue de Romagny)
"
Michel BLANC
Héros de la Résistance. Lieutenant FTPF dans
les maquis du Haute Savoie.
Mort à l'âge de 23 ans pour la Libération
de la France.
(Photo
envoyée par Roger
Frosini)
16-0001 |
 |
_______________________________________________________________
Marie-Ange ALIBERT-RODRIGUEZ
Secrétaire de Mairie à L'etat civil
pendant la guerre, discrétement au quotidien
elle a permis de sauver de nombreux Juifs au triste sort qui leur
était réservé.
(Photo envoyée par Cathou Sighièri) 16-0003

La rafle du vel d'hiv... et les juifs
clandestins à Cassis, Marie-Ange ALIBERT... |
On a rappellé
à juste raison le 17 juillet 2004, la date anniversaire
de cette horreur, de ce crime contre l'humanité que
fut la rafle du Vel d'Hiv', il y a soixante ans, jour pour
jour. Cet acte atroce fut commis par l'etat français
et sa police pour le compte des Allemands : environ 20.000
personnes (hommes, femmes,enfants) furent raflées,emmenées
de force,les familles séparées; et tout le
monde ou presque fut envoyé dans les camps de la
mort en Allemagne. Il y eut très peu de survivants
parmi ces malheureux juifs recherchés et pourchassés
comme des bêtes.
Cet anniversaire se doit d'être célébré
en mémoire de ces pauvres gens assassinés;
il doit aussi nous faire réfléchir à
quelles extrémités atroces peuvent pousser
le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie.
Mais il permet de réfléchir aussi au passé
cassiden de cette époque: Cassis avait aussi ses
personnes ou familles venues s'y réfugier; parmi
elles se trouvaient aussi des clandestins, résistants,
juifs ou autres qui venaient ici chercher à s'y perdre
anonymement pour éviter d'être ramassés
par la police politique. Quelques noms reviennent en mémoire;
que sont devenus ces gens: Constantin Couloglou et son éternel
panier à provisions toujours vide ? Et le géant
Tony (Rejnerm, je crois) qui mourrait littéralement
de faim avec ses 2 mètres 05 ? Et sa splendide compagne
Paula ? Et Mr Ebytch et sa famille ? Et bien d'autres encore
qui n'ont pu survivre dans notre village d'alors que grâce
à la solidarité de certains cassidens qui
les nourrissaient (comme ils pouvaient) clandestinement,
et surtout grâce au dévouement de Marie-Ange
ALIBERT, une simple employée de mairie qui
avait organisé et mis en oeuvre tout un système
efficace pour fournir ces personnes en cartes d'alimentation
et en papiers d'identité. Tout cela avec tant d'efficacité
malgré le danger permanent.
Devenue madame Rodriguez, Marie-Ange a été
décorée justement, mais trop longtemps aprés
ces évènements.
Un pan de l'histoire de Cassis raconté
par Roger FROSINI.
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Deux
extraits du livre d'André FONTAINE "le
camp d'étrangers des Milles 1939-1943"
où il est question de Marie-Ange ALIBERT et
de Georges BOYER.
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Plus d'infos sur le camp des Milles : ICI
|
Peut-on parler
du dévouement de Marie-Ange ALIBERT, cette employée
de mairie qui avait organisé et mis en œuvre
tout un système pour permettre à des juifs
de fuir… sans citer également d'autre courageux
cassidens, comme Georges BOYER (le
grand père) qui les amenait sur sa barquette
en cachette des allemands jusqu'à la calanque
d’en-vau, où un bateau les attendait, pour
une destination inconnue.
Pêcheur cassiden (photo des années 1945
de Georges BOYER (le grand pére) envoyée
par Georges Boyer son petit fils) 18-0172
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Marius Joseph ALIBERT : Pêcheur
à Cassis - Grand Mutilé de la guerre de 1914. Médaillé
de la légion d'Honneur, la médaille militaire et
la croix de guerre. C'est le Père de Fifi ALIBERT épouse
TEISSEIRE.
(photo envoyée par Cathou Sighièri) 16-0004

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Voici une photo de l'oncle ANTONIOTTI
ROMEO surnomé "Valentin" (Compagnon de la Libération)
Chevalier de la légion d'honneur, Fait partie du débarquement
en Provence le 16 août 1944.
(Photo envoyée par Henri ANTONIOTTI) 16-0005
Roméo Antoniotti est né le 6 janvier
1914 à Cassis, dans une famille de mineurs. Maçon
et chauffeur de poids-lourds, il effectue son service militaire
en 1935-1936 au 99e Régiment d’infanterie alpine
(99e RIA).
Rappelé comme réserviste le 2 septembre 1939, le
caporal Antoniotti est incorporé au 14e Régiment
de Zouaves.
Envoyé sur le front dans la région de Forbach, il
prend part à la campagne de Belgique (Namur, Liège).Replié
en France avec son unité, il est blessé à
la jambe par éclats d’obus à Valenciennes
le 21 mai 1940 puis est évacué de Dunkerque vers
l’Angleterre le 24 mai et hospitalisé à Birmingham.
Ayant entendu l'Appel du 18 juin, il s'engage dans les Forces
françaises libres le 1er juillet 1940 à Delville
Camp et est affecté à la compagnie mixte du capitaine
Durif.
Il participe à l'expédition de Dakar puis aux opérations
de ralliement du Gabon à la France libre en novembre 1940.
En décembre 1940, le caporal-chef Antoniotti est affecté
au Bataillon de marche n° 3 (BM 3) récemment créé
et placé sous les ordres du commandant Garbay. Avec le
BM 3, il prend une part active à la campagne d’Erythrée
au cours de laquelle il est de nouveau blessé, par balle
et par éclats d’obus, le 21 février 1941,
lors de l’attaque de Kub-Kub.
Evacué sur le Soudan, il est promu sergent en juillet 1941
et affecté en mai 1942 au Bataillon de marche n°11
avec lequel il combat en Egypte, en Libye et en Tunisie.
Sergent-chef en janvier 1944, il participe à la campagne
d'Italie et de France où il débarque, en Provence
le 16 août 1944. Cité dans les Vosges pour n’avoir
pas hésité à s’exposer pour ramener
le corps de son chef de section tué au combat, il termine
la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l’Authion.
Démobilisé avec le grade de sergent-chef, il est
chauffeur de poids-lourds aux chantiers navals de La Ciotat avant
sa mise à la retraite pour maladie et invalidité.
Roméo Antoniotti est décédé le 23
avril 1990 à Marseille. Il est inhumé à Roquefort-la-Bédoule
dans les Bouches-du-Rhône
.• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 23
juin 1941
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée",
"Libye", "Tunisie"

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1928 : Marius Frosini (20 ans) ; l'un des frères
cadets de Xavier. Marin de La Royale avec la spécialité
de gabier, il était réputé pour son habileté
dans la confection des noeuds marins et des épissures.
Fut déporté avec Titin Barthèlemy dans le
camp nazi de Büchenwald-Dora.
(Photo envoyée par Roger Frosini) 16-0006

Marius Frosini, déporté, décoré
dans la cour de la Mairie
(Photo envoyée par Roger Frosini) 16-0007

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Défilé de la victoire
de la seconde guerre mondiale en mai 1945 avec en blanc de travail,
au premier plan, Marius BONNET. Au
fond, les deux bateaux coulés à l'entrée
du port le 22 juin 1944 :
"Le PRESIDENT DAL PIAZ" et le "SAMPIERO CORSO".
(photo de Marius BONNET envoyée par Delphine BONNET sa
petite fille) 16-0008

La photo représente
l'armistice du 08/05/1945 prise sur le port.
(photo de Marius BONNET envoyée par Delphine BONNET sa
petite fille) 16-0009

La photo représente
l'armistice du 08/05/1945 prise sur le port.
(photo de Marius BONNET envoyée par Delphine BONNET sa
petite fille) 16-0010

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Exposé proposé
par Clément JAYNE sur l'histoire du
"Sampiero Corso" et du "Commandant Dal-Piaz".
Les Livres, les anecdotes des anciens,
et maintenant Internet permettent cette continuité et cette
transmission d'événements majeurs de notre histoire.
Hier c'était l’anniversaire de la libération
de Cassis, et je vais "essayer" d'enrichir ce dossier
d’informations concernant cette époque dont on a
déjà de nombreux éléments et témoignages
ci-dessous.
Ma recherche s’est ciblée sur le 22 Juin 1944.
En effet, dans son récit,
Lou Targaïre (Roger Frosini) mentionne : que le 22 juin 1944
(deux mois avant le débarquement allié) les Allemands
bloquent l'entrée du port en coulant à la passe
deux gros navires : le "Sampiero Corso" et le "Commandant
Dal-Piaz".
- Mais que s’est
t-il exactement passé le 22 Juin 1944 dans la baie de Cassis
?...

16-0011 - Le Président Dal-Piaz (en premier plan) et le Sampiero-Corso
à l’entrée du Port de Cassis en 1944.
|
Début 1944, la «
Kriegsmarine » commence à manquer de bateaux pour
assurer la surveillance des côtes.
Tout ce qui flotte est bon à être confisqué,
réquisitionné !
De nombreux bateaux, sont transformés,
mutilés, enlaidi ; c’est notamment le cas du Guarani,
belle unité de la flotte française.
N’étant plus que le matricule FMa
06, la pauvre goélette remplit son rôle d’unité
de défense avec les U-jäger de la 6 ème Sicherungflottile
qui traquent les sous-marins alliés.
En Mai 1944, une subdivision de la marine allemande
est crée à Cassis et intègre le Guarani.
|
|
16-0013 -
Le H.M.S Universal
à quai |
Intéressons
nous maintenant à un sous marin Britannique !!
Le H.M.S Universal est un
sous marin U class- groupe 2. Son équipage de 30 hommes
était commandé par le lieutenant Gordon.
Les opérations se succèdent pour le sous-marin.
Dès le 13 Juin 1944, il quitte la base de Maddaléna
en Sardaigne pour une mission entre Toulon et Marseille.
Nous sommes en pleine préparation
du débarquement en Provence qui aura lieu le 15 Août
1944.
Le 21 Juin à la nuit tombante, le sous-marin, en immersion
périscopique repère une proie dans les parages de
Cassis. Deux unités, le Guarani ainsi que le FMa 12 (ex-chalutier
Arcula), sont à l’écoute, à l’aide
d’hydrophones, des ondes acoustiques produites par les submersibles
ennemis.
Depuis le débarquement
réussi en Normandie, les allemands s’attendent à
l’ouverture d’un second front sur le sol français
; ils ne savent ni ou ni quand, mais ils s’y préparent.
Le haut commandement décide, entre les ports bien fortifiès
de Marseille et de La Ciotat, de neutraliser celui de Cassis et
ainsi d’empêcher les alliés d’y établir
une tête de pont. Des bateaux seront positionnés
à l’entrée du port de manière à
être facilement et rapidement déplacés puis
sabordés en travers de la passe.
|
Dans la soirée, à 21h45, les paquebots Président
Dal-Piaz et le Sampiero Corso quittent Port-de-Bouc en direction
de Cassis remorqués par le Marsigli et le Laborieux :
- Le SAMPIERO CORSO - Photo de droite >
16-0014
Paquebot de la compagnie de navigation Fraissinet, long de
109,90m, large de 16m pour un creux de 8,50m. Construit en 1936
aux Chantiers et Ateliers de Provence, il reliait la Corse à
Marseille.
|
 |

|
< Photo de gauche - Le PRESIDENT DAL-PIAZ -
16-0015
Troisième et dernier dune série
de trois navires similaires construits par les chantiers anglais
Swan Hunter à Newcastle, après Carthage (1910) et
Lamoricière (1920). Il porte le nom du dernier président
de la compagnie, qui vient de disparaître.
Mis en service en Mai 1929 sur les lignes d’Afrique du Nord,
au départ de Marseille.
Il est saisi en Février 1943 par les Allemands puis remis
aux Italiens et rebaptisé Amalfi.
Il est de nouveau saisi par les Allemands en Septembre 1943 puis
rendu à la France en Février 1944.
Il est rebaptisé Président Dal-Piaz et désarmé
à Marseille. |
Les deux paquebots sont escortés par
plusieurs unités allemandes. Le Guarani, dans ce contexte,
doit contribuer à sécuriser la zone avec ses «
grandes oreilles », surnom donné aux marins qui épient
tous les bruits de la mer.
Le sous-marin H.M.S Universal traque le Guarani
et s’en approche à moins de 450 mètres sans
se faire repérer. Un seul tir suffit, la torpille explose
à l’arrière de l’ancien voilier, qui
va sombrer, il est 22h44…
Le Guarani repose à 87m sur un fond de
sable, entre la pointe de Sormiou et l’île de Riou
(N 43° 11,149 E 005° 25,061).
Le H.M.S Universal esquive la chasse menée
par les U-Jagër appelés en renfort.
A 3h du matin, le convoi allemand arrive à Cassis et les
paquebots sont mis au mouillage, puis l’escorte et les remorqueurs
repartent.
Dans la journée du 22 juin, le sous-marin
observe. Une seule idée, attaquer l’ennemi.
Le Lieutenant Gordon sait que la baie est protégée
par des mines et des filets anti sous marins mais il estime qu’en
naviguant au plus près de la côte, par petit fond,
il pourrait y avoir un espace libre pour se faufiler sans se faire
repérer.
Il aperçoit alors les deux paquebots.
Lorsque le submersible lance ses quatre torpilles
à 16h11, il est à 3 500m des navires. Deux projectiles
atteignent le Sampiero-Corso, un incendie se déclare aussitôt
tandis qu’il coule doucement pour rester à moitié
submergé. Les deux autres atteignent le Président
Dal-Piaz. Le paquebot s’enfonce de l’arrière,
fortement penché sur bâbord, la proue hors de l’eau
contre la roche.

16-0016 - Les Deux paquebots
une fois coulés de l’extérieur du port.
|
Le H.M.S Universal rebrousse alors chemin, son stratagème
a marché car les U-Jagër sont très occupés
à le rechercher plus au large. Le commandant a même
pris le temps, occasion rare, de laisser l’équipage
observer au périscope le résultat de leur attaque.
Le sous-marin rentrera à sa base de Maddaléna, qu’il
atteindra sans encombre le 26 Juin 1944.
Il semble qu l’état-major allié
ait eu vent des préparatifs allemands pour embouteiller
les ports. Deux bateaux sont coulés en mer alors qu’ils
étaient remorqués sous escorte vers Nice et Monaco
le 27 juin. Les sous-marins alliés auraient été
ainsi spécialement envoyés pour contrecarrer ce
plan.
Après la guerre, le Sampiero-Corso sera
renfloué et reprendra du service jusqu’en 1968 ou
il sera démoli à Hong Kong, tandis que le Président
Dal-Piaz sera ferraillé. Quelques vestiges sont encore
visibles dans la passe de l’avant-port.
Exposé de Clément JAYNE le 23 Août 2008.
- Source :
www.frenchlines.com
www.grieme.org
http://home.cogeco.ca/~gchalcraft/sm/page28.html
_______________________________
Réponse de Roger Frosini à l'exposé
de Clément JAYNE :
C'est très clair et absolument intéressant.
Bravo à Clément d'avoir entrepris et réussi
ces recherches. Du vieux village, ainsi que des quais du port
et du môle, à cette période, on ne pouvait
rien voir vers la mer car les rues étaient murées
par des massifs de maçonnerie très épais
et solidement ancrés dans les façades des maisons
proches, les portes et fenêtres donnant sur le port occultées
par des planches clouées, avec in terdiction d'ouvrir sous
peine de coups de fusil de guerre Mauser ou de mitraillettes.
De plus, interdiction totale à la population d'aller sur
le port, sauf les pêcheurs -peu nombreux- qui disposaient
d'un laisser passer, "ausweiss" à présenter
à la sentinelle gardant la seule issue : la chicane pratiquée
dans le mur de 2 m. d'épaisseur situé entre le café
Liautaud et la Civette du port. Pas de radio (sauf clandestine),
la télé n'existait pas, les journaux aux ordres
de l'occupant. Donc : pas d'informations, sauf par espionnage,
indiscrétions et bouche à oreille.
Jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours cru que seul le Dal-Piaz
avait été touché par les torpilles, le Sampiero-Corso,
nous avait-on assuré, ayant été sabordé
volontairement pas les l'équipage italien. Mais Clément
nous apporte les lumières nécessaires au bon entendement
des choses. Merci encore à lui... et à toute l'équipe,
bien sûr, pour tout le travail bénévole que
vous assurez.
Mes amitiés.
Roger
|
_______________________________
2eme Exposé proposé
par Clément JAYNE sur l'histoire du Protée... "Alors que nous rendons
hommage à l’équipage du sous-marin français,
le 27 Juin 2009, voici diverses informations que j’ai tenté
de réunir afin de mieux comprendre l'histoire du Protée."
Histoire
du SOUS-MARIN le PROTEE 
_______________________________
Quelle est la bonne date de la libération de Cassis
?
Pour calmer la polémique Roger Frosini nous retrace les évènements
tels qu'ils se sont déroulés :
CE QUI SUIT EST RÉDIGÉ PAR LE RÉSISTANT
Louis Giniès POUR PRÉSENTER LES NOTES DU COLONEL
CHAPPUIS (de l’armée de Lattre de Tassigny) : (extraits)
…Le 20, une de nos unités atteint Cuges-les-Pins,
coupant la plus importante voie de communication entre Toulon
et Marseille. Le général de LATTRE de TASSIGNY
ordonne l'attaque générale du grand port de guerre.
Le général de MONTSABERT et le colonel CHAPPUIS
viennent d'arriver au camp ; le dispositif de combat est en
place, la bataille de Toulon favorablement engagée et
il n'est plus nécessaire d'attendre des renforts. Pour
la première fois, on commence à parler d'Aubagne
et de Marseille.
Tandis que les Tabors du général GUILLAUME se
portent sur la Sainte Baume, l'offensive s'engage en direction
de la métropole phocéenne. Le 3° bataillon
du 7° R.I.A., après un bref combat à Cuges,
occupe le col de Lange (l’Ange…rectifié par
moi R.F.) mais il se heurte dans la descente à une forte
casemate et à un barrage antichar. Les blindés
du général SUDRE font sauter ces obstacles dans
l'après-midi et le soir nos troupes atteignent Gémenos
et le Pont de l'Etoile, aux abords immédiats d'Aubagne.
Sur le littoral, le groupe BONJOUR a pris Bandol et mis en place
la mâchoire gauche de la tenaille qui va enserrer Marseille.
Au soir de cette même journée du 20 août,
le général de LATTRE laisse pleine liberté
de mouvement à MONTSABERT, tandis que se poursuit parallèlement
l'offensive sur Toulon.
Le 21, alors que le colonel CHAPPUIS vient aux informations,
une délégation de F.F.I. (Forces Françaises
de l'Intérieur) sort de la ville et annonce que l'insurrection
a été prématurément déclenchée
dès le 19 : la situation peut devenir très dangereuse
si les renforts n'arrivent pas rapidement.
Il faut à tout prix dégager Aubagne et ouvrir
ainsi une porte en direction de la ville. L'ennemi a concentré
à cet endroit la valeur de deux régiments et il
y dispose de dix neuf canons. Aux blindés du général
SUDRE, MONTSABERT fournit un appui normal d'infanterie. Les
goumiers entament une lutte épique dans les jardins d'Aubagne.
Une batterie, destinée à un débordement
par le nord, vient d'arriver au col de l'Ange. On l'appelle
en renfort. A 13 H, l'attaque générale est déclenchée
; les Marocains, à la baïonnette, au couteau, à
la grenade, se battent comme des diables. »…. (Fin
de citation, celle-ci étant utile, m’a-t’il
semblé, pour comprendre le déroulement de l’arrivée
à Cassis des libérateurs…)
_______________________________
Complément écrit par Roger Frosini :
…… C’est de là que (semble t’il,
à moins que ce ne soit à partir du groupe BONJOUR,
de Bandol) une unité de Tabors marocains est envoyée
vers Marseille par le littoral (donc par Cassis) pour prendre
à revers les forces allemandes fortement installées
sur la colline de ND de la Garde.
Il est très vraisemblable que ce soit une partie de cette
unité (commandement capitaine Lambert, nous a-t‘on
indiqué alors…) composée d’une quinzaine
d’hommes au total (3 véhicules : 2 command-cars
+ 1 Jeep) qui soit arrivée la première à
Cassis, vers 14h30 ou 15h dans l’après-midi du
21 août. Les occupants s’étaient enfuis depuis
très peu de temps. C’est Victor Frégier,
propriétaire de l’hôtel des Roches Blanches,
qui a précédé la petite unité, au
volant de sa Renault Juvaquatre, en criant par la vitre ouverte:
« C’est les américains ! », trompé
par ces véhicules, uniformes et équipements inconnus,
créant ainsi la confusion, involontairement, sur la nationalité
des libérateurs : Tabors marocains et pas du tout américains.
{…Souvenir : Aldo Pédrini – maintenant disparu,
mais bien connu des plus anciens cassidens- se trouvait sur
la route de Marseille dans le virage dit « de la villa
de Garcin le peintre » ; il a embarqué dans le
premier command-car, se faisant une grosse bosse au front en
heurtant l’arceau métallique qui supportait la
bâche ; il a conduit le mini-convoi jusque derrière
la ferme de ses parents (aujourd’hui : 16, avenue Jules
Ferry…) où, stoppant là pour un court moment,
les Tabors se sont désaltérés avec l’eau
de la citerne de la ferme, aromatisée par du sirop de
menthe à la saccharine fourni par Mme Verneret (devenue
plus tard belle-mère de Pascal Cascioni). Fin de cette
digression….} Ces soldats ne sont pas restés dans
le village : après que leur encadrement ait pu se renseigner
sur la possibilité d’avoir des guides locaux pour
arriver à Marseille par La Gineste et Mazargues pour
reconnaître le terrain et prendre les Allemands à
revers, ils sont repartis « au travail », accompagnés
( cela à ma connaissance, mais il y en a eu peut-être
d’autres…) par Xavier Frosini, mon père (
jusqu’au col de la Gineste, retour ensuite à pied,
seul), par Joseph Gaillart (des espadrilles du même nom…
qui allait devenir mon beau-père…) lequel, natif
de Mazargues, connaissait parfaitement les lieux ; il n’est
rentré que le surlendemain, continuant son bénévolat
dangereux de guide. Alexis Rocchia a lui aussi servi de guide,
mais par quel itinéraire ? Port-Miou, le « toboggan
», La Gardiole, La Fontasse, le Logisson… ? Pas
de précision à vous donner.
Rectificatif : il est affirmé quelquefois que ces guides
civils cassidens, patriotes bénévoles, «
ont fait le coup de feu avec les soldats ». C’est
même écrit dans le livre « Cassis, hier et
aujourd’hui ». Je suis formel : cela n’est
pas conforme à la réalité, en tous cas
pour les personnes que je cite ; leur rôle s’est
cantonné à la conduite, sans arme, des militaires
par des chemins connus d’eux depuis toujours, avec moins
de risques d’erreurs et de pièges pour les libérateurs.
La « vraie » Libération du village : c’est
bien le 22 par d’autres unités de troupes arrivant
par la route de La Ciotat ; ce qui a affolé tout le monde,
le bruit ayant couru comme une traînée de poudre
que les Allemands revenaient. Mais non : il s’agissait
bien des libérateurs de la division du général
de Montsabert (armée de Lattre de Tassigny…) dont
l’avenue qui aboutit à l’Obélisque
de Mazargues, à Marseille, porte le nom.
D’autres précisions peuvent être apportées,
mais non utiles dans la problématique qui nous préoccupe
ici: la date de la Libération de Cassis…et comment
les Tabors sont arrivés chez nous.
NB : si j’ai pu commettre une erreur ou omission, elle
ne peut être que très minime, infime même,
n’entachant en rien la réalité de la relation,
très résumée ici, des évènements
en question.
R.F. Cassis, le 23 août 2008.
_______________________________
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Août 1944 : Destructions par les Allemands. (photo prise par
Roger Frosini de chez Gaillart)
vers les 14 ou 15 H les occupants allemands font sauter les rochers
de sous le château, les quais du port,
la statue de Calendal, plusieurs villas, coupent le gros pin du square
Gilbert Savon (jardin de la ville).
(Photo envoyée par Roger Frosini) 16-0017
Août 1944 : Défilé sur le port à la libération
au 5ème rang à gauche on peut voir R. LION,
d'autres pourront se reconnaître ou retrouver des Parents ou Amis.
(photo de Roger Lion envoyée par Cathou Sighièri) 16-0018

1944 : Défilé
de la Libération : au 4ème rang Simone RICARD épouse
PORRACHIA
avec Chantal RICHAUD épouse LAFONT dans ses bras.
(Photo de Chantal RICHAUD-LAFONT envoyée par
Cathou Sighièri) 16-0019

Août 1944 : Défilé en campagne à la libération.
(photo de Roger Lion envoyée par Cathou Sighièri) 16-0020

Août 1944 - La Libération de Cassis : la route du Figuier
Noir, à gauche le terrain de Gonzé
et au dessus l'actuel quartier Jean Jaurès. Au milieu de la foule
on peut voir Guiguite MAERO.
(photo de Patrick FUBIANI envoyée par Cathou
Sighièri) 16-0021

Août 1944 La libération de Cassis : Dernière rangée
de bas en haut - Paulette HUGUES - Marie LIAUTAUD
ép. Charles JERMINI - Elise JERMINI ép. Charles COLOMBAI
- Marius HUGUES - Charles COLOMBAI.
(photo de L. COLOMBAI-LEGIER envoyée par
Cathou Sighièri) 16-0022

25 août 1944 : Libération de Cassis par les Tabors Marocains
au fond on aperçoit Xavier ALLEGRE ainsi que sa fille Renée
sur ses épaules.
D'autres vont se reconnaître.
(Photo de Renée TRICON envoyée par
Cathou Sighièri) 16-0023

Août 1944 - libération de Cassis
(Photo envoyée par Roger Frosini) 16-0024

Août 1944 - libération de Cassis :
Aimé MONACHINI, Guiguite MAERO - Gilette BERTOLI - Richard CARCELLER.
(Photo envoyée par Cathou Sighièri) 16-0025

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L'occupation et la Libération
de Cassis !
Il est bien de retrouver dans notre mémoire - et pour les plus
jeunes de l'apprendre - des faits et évènements qui se sont
déroulés ici.
Comme toute communauté confrontée à des situations
graves, notre village a pu voir se déployer chez ses habitants
tout l'éventail des caractères humains: il y a eu les vrais
salauds (rares, toutefois) qui sont rapidement retombés dans les
choses à chasser de sa mémoire; il y eu aussi tous les cas
de figures de la vie de tous les jours lorsque les moments sont très
difficiles: la faim tenace et permanente, les privations, même du
strict nécessaire, avec leur cortège de cris de colère,
de manifestations d'envie et de jalousie... Mais cela n'a pas été
l'essentiel et, bien sincèrement, ce n'est pas ce qui est fortement
resté imprimé dans les souvenirs.
Ce que la mémoire a conservé, c'est tout le positif, toute
la valeur humaine de mille et une choses, gestes, actes, interventions,
grands ou plus minimes.
Pour rappel, au hasard des dates, des personnes et des lieux : les morts
pour la France sur le front ou au maquis, les déportés dans
les camps de la mort, les prisonniers de guerre et ,parmi eux, ceux qui
s'évadaient; les" réfractaires" refusant de partir
travailler pour Hitler et se cachant dans les parties reculées
du massif des calanques; les " Mr Tout-le Monde" qui collectaient
du ravitaillement, des vêtements , couvertures ,etc. .et se cachaient
pour les leur faire parvenir; et aussi cette cassidenne d'origine allemande
qui cachait chez elle des civils allemands antifascistes; les "bûcherons"
(faux pour beaucoup d'entre eux) embauchés malgré tout par
des patrons forestiers patriotes; Tel patron-pêcheur aujourd'hui
disparu qui convoyait en barque jusqu'à En-Vau des personnalités
en transit clandestin pour Alger; les gendarmes - la majeure partie des
brigades - qui fermaient très souvent les yeux sur ce qu'ils auraient
dû sanctionner parce que contraire aux ordres de l'occupant; les
multiples petits sabotages, les "oublis" d'exécuter tel
ou tel ordre.. Et sans oublier, bien entendu, les distributions clandestines
de tracts dans les boîtes aux lettres, le collage d'affichettes
interdites.. et la collecte d'argent pour financer la lutte clandestine
citadine ou dans les maquis... Sans omettre les cartes d'alimentation
et les papiers d'identité (plus ou moins vrais) pour les clandestins
: juifs, résistants "au vert" ou autres; de nouveau,
souvenir ému pour Marie-Ange Alibert-Rodriguez et son action)....
Telle a été, rapidement brossée, la réalité
du Cassis d'alors.
Il est indispensable, je crois, que les jeunes générations
connaissent ces pans de l'histoire du village; et qu'ils s'efforcent de
les relier à ce qui s'est passé ailleurs, alors, en France,
en Europe et dans le monde.
Oui ! Connaître l'histoire des siens, de son village et de son pays
est nécessaire car, comme le disait l'écrivain Primo LEVI
: " celui qui ignore le passé est condamné à
le revivre!" |
La Libération de Cassis... |
Pour parler de la Libération
ici, je crois qu'il s'agit d'abord d'essayer de présenter le contexte
local d'alors; pour l'ambiance. Ci-après, quelques éléments
pris parmi une multitude d'autres:
- En ces derniers moments de l'Occupation,les troupes allemandes cantonnées
à Cassis sont composées soit d'individus âgés
(50 ans et plus), soit de tout jeunes hommes, voire adolescents (16,17,18
ans..) et de Polonais ou autres nationalités, enrôlés
de force dans la Wehrmarcht. Cela pour dire qu'ils étaient peu
aguerris, mentalement plus conditionnés pour accepter la retraite
vers leur pays et la fin de la guerre, que le combat sans merci jusqu'au
dernier homme. Cela ne signifiant pas qu'il n'y avait aucun danger, bien
entendu.
- Les nouvelles sont mauvaises pour l'armée d'Hitler: elle perd
bataille sur bataille, région après région, surtout
à l'Est (Union soviétique et pays d'Europe centrale); dans
les pays occupés les mouvements de Résistance lui mènent
la vie très dure; ses rangs s'amenuisent: ses morts, blessés
et prisonniers se comptent par centaines de milliers; les villes allemandes
sont pilonnées sans relâche chaque nuit par les aviations
alliées. (un Cassiden, aujourdhui disparu, a participé à
ces bombardements, en tant que pilote dont l'escadrille était cantonnée
en Angleterre.) Le moral des occupants était au plus bas, celui
des occupés à l'espérance. Chacun sentait bien que
la fin était proche.
- Le 22juin 1944 (deux mois avant le débarquement allié)
les Allemands bloquent l'entrée du port en coulant à la
passe deux gros navires: le "Sampiero Corso" et le "Commandant
Dal-Piaz". La Kommandatur (direction militaire allemande) est déplacée
du quartier St-Marc vers un lieu plus propice à la fuite, désormais
prévisible: elle se porte dans une propriété située
au bord de la route de Marseille, à l'entrée du village.
Depuis le mois de septembre précédent, l'accès au
rivage de la mer est interdit, y compris aux professionnels de la pêche
qui se voient aussi obligés d'inter changer leurs équipages
chaque jour, ceci afin de prévenir toute aide possible aux activités
de la Résistance et de renseignements en sa faveur.
- Le sol de Cassis (pinède et cultures) est truffé de mines
antichars et antipersonnelles: pas de cueillettes possibles de baies et
d'herbes sauvages pour essayer de se lever une faim tenace, tenaillante,
permanente depuis si longtemps. Cassis meurt de faim.
- Les rues donnant accès au port sont bouchées par des chicanes
en maçonnerie avec une toute petite porte pour le passage; les
portes et fenêtres des maisons du port sont solidement obstruées;
sur les routes et chemins arrivant au village: chicanes gardées
par des soldats puissamment armés et passage autorisé seulement
aux personnes munies d'un laisser-passer spécial (ausweis).
- Les jeunes hommes (à partir de 16 ans) sont réquisitionnés
pour des corvées de travail obligatoire pour le compte des occupants;
tous les adultes (à l'exception des grands vieillards) sont périodiquement
requis pour "garder" les voies ferrées contre d'éventuels
raids de la Résistance..
- Les jeunes adultes les plus menacés par le S.T.O (Service du
Travail Obligatoire en Allemagne) sont partis depuis longtemps rejoindre
les maquis (forêt varoise, Vercors,..) faisant ainsi oeuvre patriotique
contre l'armée nazie. A Cassis, quelques-uns d'entre eux vont se
perdre dans la nature du massif des calanques, ravitaillés par
des cassidens solidaires et courageux....
VOILA DECRITES QUELQUES PHASES DU CONTEXTE; POUR LA LIBERATION DE CASSIS
ELLE-MÊME, RIEN TROP A EN DIRE, SINON CE QUI SUIT:
- Le 15 août 1944 le débarquement allié commence dans
l'est de la Provence. De Cassis, cette nuit-là, on pouvait voir
les traits lumineux des obus que tiraient, de l'horizon marin, les navires
alliés sur les positions allemandes de la côte varoise. Les
cassidens quittaient leurs maisons pour se réfugier où ils
pensaient être plus en sécurité (la grotte du Figuier
Noir, par exemple).
- Les jours suivants, les villes et villages sont libérés
par les troupes du général De Montsabert (armée De
Lattre de Tassigny), cependant que les forces de la Résistance
intérieure leur préparent le terrain et consolident la libération
terminée. Aubagne est libérée le 21 Août, Marseille
les jours suivants, l'une et l'autre après de durs combats au cours
desquels les unités de Tabors marocains et groupes de la Résistance
ont fait, certes merveille, mais aussi ont payé un lourd tribut.
Signalons que des cassidens avaient guidé vers Marseille, les Tabors
du capitaine Lambert, afin de prendre à revers et en tenaille les
troupes allemandes se défendant avec l'énergie du désespoir.
- A Cassis, pas de combats, ni même de vélleité de
défense de la part de l'occupant; celui-ci s'était déjà
enfui après avoir fait beaucoup de dégâts: il avait
préalablement miné les quais, la statue de Calendal, plusieurs
splendides énormes rochers de la Grande Mer, plusieurs villas et
locaux , qu'il a fait sauter en s'enfuyant. Les soldats allemands avaient
aussi abattu, contrairement à ce que certains affirment, l'un des
deux gros pins (le plus gros) du square Gilbert Savon (que l'on appelait
alors le Jardin de la Ville). Malgré l'absence de combats (et c'est
tant mieux), les armes clandestines avaient fait surface et les jeunes
hommes s'étaient constitués en troupe civile armée
volontaire: la milice patriotique. Mais ceux qui se sentaient "la
morve au nez" -petits collabos, sympathisants pros nazis ou trafiquants
de marché noir - se terraient, "faisaient le canard",
comme on dit. Donc, les choses se sont passées ici de la façon
la moins mauvaise possible...
- Le conseil municipal "des temps noirs" s'était dissous
de lui-même. Mais il fallait parer au plus urgent: nourriture en
premier lieu. Un conseil municipal provisoire fut désigné
par la Préfecture le 31 Août; il était composé
des personnes suivantes: l'ancien maire Augustin Isnard qui avait eu pendant
l'occupation un comportement digne et méritoire; puis des résistants
et républicains anti-collabos: René Staehler 1er adjoint,
Pierre Chiaradia 2eme adjoint, Bernard Lecoq, Henri Dassac, Louis David,
Claudius Dorat, Marcel Justrich, Alexis Rocchia, Laurent Leccese, Joseph
Poutet, Adolphe Ceccarelli, Marius Lisa, Léopold Boeuf.
........Puis, petit à petit, la vie a repris son cours, la reconstruction
des biens, des esprits et des personnalités s'est opérée.
L'oubli volontaire ou non s'est installé.... L'argent est devenu
le seul et unique souci d'une grande majorité qui a perdu de vue,
dans les brumes du passé, les sacrifices petits ou grands de nos
anciens...... Et Cassis, notre village, est devenu ce que vous en connaissez
!!!
Comme quoi, il est bien je crois, de jeter un oeil en arrière.
Pour ne pas tout oublier, définitivement.
On pourra revenir, si l'on veut, sur cette période historique de
triste mémoire. D'autre que moi pourraient le faire aussi, non
? |
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L'opération Dragoon :
Commencée le 15 août 1944, pendant la Seconde
Guerre mondiale, l'opération Dragoon fut le débarquement
en Provence (entre Toulon et Cannes) des troupes Alliées au sud-est
de la France occupé par les Allemands.
L'opération Dragoon incluait un atterrissage de
planeurs (opération Dove) et un faux débarquement dans le
nord de l'Italie (opération Span).
La défense allemande composée de la XIXe
armée (essentiellement des troupes étrangères) est
dégarnie, notamment de la 11e Panzerdivision, suite à l’envoi
de renforts vers le front de Normandie. Ensuite Hitler opère un
repli pour éviter l'encerclement mais ordonne la destruction des
ports de Toulon et Marseille et de garder ces deux villes.
La veille, Radio Londres diffuse le message pour la Résistance
: « Le chef est affamé. »
Comme lors de l'opération Overlord (nom de code
du débarquement en Normandie), le plan de bataille prévoit
une division des troupes en différentes « forces »
avec toutes un but précis. L'assaut naval eut lieu sur les côtes
varoises entre Toulon et Cannes plus précisément de Cavalaire
à Saint-Raphaël. 880 navires anglo-américains, 34 français
et 1 370 navires pour le débarquement.
- Carte du débarquement :
- 16-0026

16-0027

- La 3e division d'infanterie américaine débarque
à Cavalaire le 15 août 1944.
Durant la nuit du 14 août, les commandos français
sont débarqués sur les flancs du futur débarquement
:
* Au nord Force Rosie (groupe naval d'assaut français,
capitaine de frégate Seriot) débarque à Miramar pour
couper la route aux renforts allemands venant de l’ouest.
* Au sud Force Romeo (groupe français de commandos d'Afrique, lieutenant
colonel Bouvet) débarque à Cavalaire pour réduire
les défenses allemandes du Cap Nègre.
La Force Sitka constituée de la 1st Special Service
Force et commandée par le Colonel Edwin E. Walker se charge la
même nuit de détruire les batteries des îles côtières
de Port-Cros et du Levant situées devant Hyères.
Trois divisions américaines ont formé la
Force Kodak du Général Lucian Truscott. Les troupes d'assaut
du 6° Corps Américain sont elles-mêmes divisées
en trois forces :
* La Force Alpha du général John W. O'Daniel,
composée de la 3e Division d'infanterie et du Combat Command 1
de la 1re division blindée française du général
Sudre, débarque du côté gauche à Cavalaire
et Saint-Tropez.
* La Force Delta du général William W. Eagles, composée
de la 45e division d'infanterie, au centre à La Nartelle.
* La Force Camel du général John E. Dahlquist, composée
de la 36e division d'infanterie, du côté droit à Saint-Raphaël.
L'objectif était de débarquer et de constituer
une ligne de front de 25 km de profondeur (appelé Blue Line). Puis,
d’avancer vers la vallée du Rhône et prendre contact
avec le 2e corps français.
L'assaut aérien
L'assaut aérien se composait d'un parachutage
d'hommes et de matériel entre Muy et la Motte avec 5 000 parachutistes
de la 2e Brigade indépendante britannique et des planeurs américains
pour les véhicules. Ils étaient parachutés depuis
l'Italie. L'objectif était de s’emparer du Muy et des hauteurs
de Grimaud afin d’empêcher l’afflux de renforts ennemis
depuis l’ouest.
Nota : En renfort aux paras, près de 500 planeurs
américains de type Waco, et anglais de type HORSA partiront d’Italie
et apporteront toute la journée du 15 août le matériel
lourd, les jeeps, et le ravitaillement afin de permettre aux paras de
garder le contrôle du Muy, point stratégique pour barrer
la route aux troupes ennemies.
Ils prendront ensuite à J+1, et ce avec l’aide de la résistance,
le Grand Quartier Général du LXIIème corps de la
19ème armée Allemande à Draguignan.
C'est la Force Rugby du général Robert
T. Frederick qui en eut la charge. Cette force se composait des compagnies
suivantes :
* 1st Airborne Task Force
* 517th Airborne Regimental Combat Team: composé du 517th PIR (Parachute
Infantry Regiment)
* 460th PFAB (Parachute Field Artillery Battalion), et du 596th PCEC (Parachute
Combat Engineer Company)
* 509th Parachute Infantry Battalion.
* 1st Battalion du 551st Parachute Infantry Regiment
* 550th Glider Infantry Battalion
* 2nd Independant Airborne Brigade (British Army, du gén. Pritchard).
L'assaut aéronaval
À l'aube du 15 août, les Alliés déploient
la Task Force 88 au large de la Provence. Cette force tactique a pour
mission d'assurer la couverture aérienne du débarquement
dans un premier temps, puis d'aider les troupes débarquées
dans leur progression dans un deuxième temps.
Après l'assaut
Le 16 août, à J + 1, débarque la
Force Garbo de la 7e armée US commandée par le général
Alexander Patch composée du 6e corps US et de l'armée B
commandée par le général de Lattre de Tassigny.
Des divisions françaises accompagnent l'armée
B :
* 2e corps d’armée français (armée
B) du général de Larminat
* 1re DMI du général Brosset
* 3e DIA du général Monsabert
* 1re DB du général du Vigier
Les trois quarts de la Force Garbo étaient sous
commandement français avec pour moitié de troupes des colonies.
L'objectif était de faire une poussée vers Toulon. Une semaine
plus tard, l'armée B est complétée par :
* 9e DIC du général Magnan
* 2 groupes de Tabors marocains du général Guillaume.
Le bilan de l'opération Dragoon
Au total, plus de 94 000 soldats et 11 000 véhicules
ont été débarqués le premier jour. La nouvelle
du succès rapide de cette invasion, avec une avancée profonde
en vingt-quatre heures, a déclenché un soulèvement
important de résistance dans Paris.
En deux semaines la Provence aura été libérée.
Grenoble est libérée le 22 août (soit 83 jours avant
la date prévue), Toulon le 23 août, Montélimar le
28 août et Marseille le 29 août. Les forces alliées,
remontant la vallée du Rhône, rejoindront le 12 septembre,
à Montbard, au cœur de la Bourgogne celles du front de l'ouest. |
Deux
bateaux coulés à l'entrée du port le 22 juin 1944
:
"Le PRESIDENT DAL PIAZ" de la Cie Générale Transatlantique
et le "SAMPIERO CORSO" de la Cie Fraissinet.
(Photo envoyée par Cathou Sighièri) 16-0028
Le
DAL-PIAZ et le "SAMPIERO CORSO.
(Photo envoyée par Georges Boyer) 16-0029

- Environ 1944-46 : Yolande BOCCHI épouse TEISSEIRE.
(devant le "SAMPIERO CORSO et "LE PRESIDENT DAL PIAZ").
(photo de Nicole TEISSEIRE envoyée par Cathou Sighièri) 16-0030

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La Libération de Cassis (suite) |
Lou targaïre a bien rappelé
et situé les faits.
Pour moi la fin de l'occupation allemande ça a été:
après la nuit du débarquement en Provence suivi dans le
ciel de la baie de Cassis par le tracé lumineux des obus des bateaux,
voir les occupants logés dans le coin où j'habitais fuir
par le petit chemin de colline (devenu aujourd'hui l'avenue Colbert),
et la joie le lendemain à l'apparition des premiers "Tabors"
marocains qui se sont arrêtés sur la route de Marseille (aujourd'hui
av.Jules Ferry), couverts de poussière et morts de soif, abondamment
désaltérés d'eau fraîche apportée par
des riverains... et les drapeaux tricolores qui se montraient subitement
aux fenêtres des quelques maisons des alentours. Puis le reste du
détachement s'est avancé, conduit par l'officier (Lambert
d'après Lou targaïre) se renseignant comment arriver à
Marseille derrière la vierge de la Garde en passant par le Roy
d'Espagne, en évitant au mieux le camp de Carpiagne. C'est un Cassiden,
ancien habitant de Mazargues et connaissant bien ce quartier qui les conduisit.
Il faut dire qu'à la place des immeubles et lotissements qui bordent
les voies de ce coin (av.DE Lattre et Brd.Michelet) existaient seulement
quelques belles habitations bourgeoises et de grandes campagnes où
les gosses de Mazargues allaient jouer.
Dans les mois qui suivirent les traces de l'occupation elles aussi disparurent:
les chicanes qui coupaient tout accès à Cassis furent détruits
ainsi que les petits blockaus qui les gardaient.
J'appris aussi par la suite que durant tout le temps de la guerre un couple
de juifs allemands avait été caché et aidé
dans notre village: il s'agissait des grands parents du nom de BERLINER;
leurs enfants et petits-enfants avaient réussi à partir
pour les Etats-Unis; mais eux ont jugé qu'ils étaient trop
âgés pour une telle aventure et avaient arrêté
leur périple à Cassis.
Cela c'est aussi un bout d'histoire de notre village ; je l'ai gardé
en mémoire avec assez de force pour vous l'apporter sur le forum,
grâce à mon ami Lou Targaïre et son ordinateur.
Au revoir! A une autre occasion, peut-être !
ZIZI |
Documents anciens rares - 40/47 ...le Rationnement -
(Photo envoyée par Roger Frosini)
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